Récit de la journée du 10 août
Oui, je sais, il y a eu comme qui dirait du laisser aller dans la gestion de ce blog; nous avons laissé tout le monde sur sa faim en ne narrant pas la fin de nos aventures. Je remédie sur le champ à ce désespoir généralisé en vous livrant le récit ou plutôt les souvenirs de notre expédition dans le canyon de Colca...
Sur les conseils de Pablo et d'un couple de Français ayant un peu souffert dans la même balade la veille, nous avons décidé d'un timing bien précis. Comme vous l'aurez compris, nous partons du haut du canyon pour atteindre la rivière ou plutôt un lieu fort prometteur baptisé "l'Oasis"...Tout un programme! Du coup, nous allons commencer par la descente et finir par une remontée de 1100m; le genre de balade que je ne porte pas dans mon coeur. Pas question donc de se retrouver suantes et gémissantes sur le chemin du retour, ou pire, revenir à dos de mule après un humiliant abandon. En digne héritière de la tradition randonneuse de la famille, je dis non, ça, jamais!! Nan, nous, on a la technique de chacal de tonton Pablo, à savoir: "N'amorcez votre remontée que lorsque le soleil aura dépassé son zénith, c'est à dire vers 13/13h30"...Le dit conseil est complété par celui des Français, toujours pragmatiques: "Essayez d'arriver avant 11h, sinon vous marinez à 15 personnes dans la piscine d'eau naturelle de l'Oasis"...
Donc départ guilleret vers 9h, la fleur aux dents, essayant d'éviter les ordures qui jonchent le sentier, c'est pas vraiment le petit chemin qui sent la noisette, mais ça va. Nous sommes dignement escortées par El Perro alias le chien de Pablo, qui nous ouvre le chemin et nous suivra jusqu'en bas. Au bout de 20 minutes, nous découvrons le sentier qui descend en lacets réguliers vers le fond du canyon, en essayant de ne pas penser à ce que ça donnera à la remontée. Et au bout d'une heure et demie, nous sommes ravies de découvrir les charmes de l'Oasis, surtout qu'à cette altitude (en dessous de 3000m), ça tape plutôt pas mal. Pelouses bien vertes, palmiers, fleurs, petites paillottes pour ceux qui voudraient passer la nuit là, un âne qui braie, un chat (décidément), bref, le paradis! Cerise sur le gâteau, le bassin carré avec cascade glougloutante d'eau made in le torrent mais réchauffée par le soleil, que du bonheur!! Dommage que notre pic nic ait été aussi frugal, nous avons été bien bêtes (radines?) de refuser l'almuerzo proposé sur place...
Il est tant de passer aux choses sérieuses et de quitter notre Eden pour le Golgotha...Y'a plus qu'à remonter. Et là, les dieux incas sont avec nous et poussent quelques nuages devant le soleil pour atténuer son effet. Du coup, même si on en bave dans la montée, on ne souffre pas de la chaleur, au grand dam de la péruvienne stratégiquement placée dans les virages pour refourguer du coca frais aux gringos. 3h15 pour 1100m de dénivellé, c'est pas mal! La douche chaude est un vrai bonheur (n'oubliez pas qu'elle est rare!), ainsi que le repas au coin du feu, suivi d'une séance initiation à la préparation du pisco avec Pablo, son frère et une bonne équipe de Français au taquet. Le tout en musique, s'il vous plait, au son du tube de l'été, ou plutôt de l'hiver, "pasame la botela", pas besoin de traduire! (vous pouvez l'écouter ici, choisissez le 2ème de la liste).
Claire